Visite virtuelle
En complément des explications suivantes, vous pouvez profiter d’une visite immersive de la chapelle et vous y promener virtuellement pour découvrir tous les détails.
Le texte qui suit puise la majorité de ses informations dans les travaux de MM. Blanc, De Gournay et Tranchard. Il propose une petite présentation de la chapelle qui correspondrait à un commentaire de visite de quarante-cinq minutes environ. Le parcours commence à l’extérieur et se poursuit à l’intérieur en passant par la porte principale.
Quelques repères pour commencer…
En tant qu’école catholique, Saint-Thomas d’Aquin accorde à la formation chrétienne une place importante dans son projet éducatif et ce depuis sa fondation en 1833. On comprend alors que la nécessité d’un sanctuaire pour les enseignants et les élèves se soit imposée dès les origines. En 1836, la toute jeune école s’installe ici, dans l’ancien château d’Oullins1. On construit alors une première chapelle à l’emplacement même de l’édifice actuel. Une gravure d’époque nous en donne un aperçu (fig.1). De taille modeste, elle est rapidement rattrapée par la croissance du lycée qui est entre temps passé sous la tutelle des dominicains-enseignants. Vingt-cinq ans après son inauguration, on décide de la remplacer par la chapelle actuelle.
C’est sur les conseils du peintre Paul Borel, ancien élève de l’école2, qu’est entrepris ce nouveau projet dans lequel il s’investit beaucoup : Il donne la somme de 30 000F or pour financer en partie les travaux3 et c’est lui qui se chargera de la décoration.
La question financière réglée, reste à trouver un architecte. Probablement sous l’impulsion de Borel, on fait appel au lyonnais Pierre Bossan, moins connu de nos jours par son nom que par la basilique de Fourvière, son œuvre majeure.
La comparaison de cette dernière avec notre chapelle révèle un petit air de famille que l’on retrouve sur de nombreuses réalisations de la seconde partie de sa vie (ornementation, configuration des baies, traitement des volumes… Cf. fig.2-5). Bossan a en effet développé un style assez personnel qui rend aisément reconnaissables la plupart de ses églises4. La chapelle de St-Thomas d’Aquin s’inscrit dans cette œuvre et précède d’une dizaine d’années le chantier de Fourvière qui en marque l’aboutissement.
Les travaux commencent en 1861 pour prendre fin en 1889 avec l’achèvement de la décoration intérieure. Depuis cette époque, l’Ecole célèbre dans sa chapelle de nombreux évènements liturgiques tout au long de l’année mais aussi des cérémonies telles que des premières communions ou confirmations d’élèves ou encore des mariages d’anciens élèves et de membres du personnel.
Approchons de la porte mais n’entrons pas trop vite !
Regardons d’abord la façade
Le granit gris du soubassement laisse place à la pierre jaune du mur pignon, lui-même couronné par un élégant clocheton blanc en encorbellement. Cette légère touche de polychromie à l’extérieur annonce déjà l’abondante décoration intérieure. Interrompue par la porte, la frise de rinceaux qui couronne le soubassement se change en une robuste archivolte saillante encadrant un tympan sculpté.
Au centre se tient le Christ, encadré à droite par St-Jean5 qui l’écoute religieusement tandis qu’à gauche est assis un personnage aux allures de moine du XIIIe siècle. C’est St-Thomas d’Aquin ! Il prend des notes qui lui serviront probablement à constituer sa monumentale œuvre littéraire. Quel message pour celui qui franchit cette porte et s’apprête à pénétrer dans l’église ?
A l’image de ces deux saints qui recueillent la Parole du Seigneur, il faut adopter une attitude d’écoute et ouvrir son cœur à cette Parole qu’on nous donnera d’entendre dans l’église.
Ainsi avertis, nous pénétrons à l’intérieur
On est tout de suite frappé par la richesse du décor : rares sont les surfaces qui ne sont pas recouvertes par la couleur. Ce sont des peintures murales pour la plupart, mais il y a aussi 10 toiles qui ornent la nef. L’ensemble fait l’objet d’une protection au titre des Monuments Historiques depuis 1978.
Mais laissons notre œil se faire à la pénombre et en attendant, levons les yeux vers les voûtes. Elles ne manquent pas d’intérêt avec leurs fausses ogives peintes qui leur donnent un petit air de voûtes gothiques, alors qu’il s’agit en réalité de voûtes d’arrête. Mais ce qu’il y a de plus singulier ici, ce sont leurs appuis : Elles ne descendent pas directement au contact des murs de la nef mais reposent sur de minces colonnettes qui sont à leur tour soutenues par de robustes consoles encastrées dans les murs ou même par une colonne entière pour la dernière travée. Allez à Fourvière et vous verrez que Bossan a employé un procédé assez proche pour voûter sa basilique (fig. 6). Les voûtes de notre chapelle – plus ancienne rappelons-le – constitueraient-elles un prototype ?
Notre œil désormais habitué, regardons le décor
Comme nous l’avons dit plus haut, c’est Paul Borel qui se charge personnellement de la décoration et y consacre vingt années de sa vie ! Il est assisté dans cette tâche par Jacques Razuret à qui l’on doit l’ornementation générale (motifs végétaux, étoiles…) et Charles Dufraisne, auteur des figures sculptées.
A l’instar de Pierre Bossan, Paul Borel fait partie des artistes profondément chrétiens pour qui l’Art est investi d’une mission sacerdotale6. En tant que discipline qui donne à voir au-delà des apparences, l’Art doit éveiller les âmes et les conduire à la foi. C’est donc un message chrétien qu’il cherche à nous transmettre à travers ce décor peint. Tentons d’en faire une lecture.
On se dirige vers la première travée de la nef, au pied de la tribune de l’orgue, côté nord. La première des 10 toiles de Borel nous figure une scène de l’Ancien Testament7. Moïse, reconnaissable à ses cornes, frappe de son bâton un rocher duquel l’eau se met à sourdre. Les hébreux se pressent pour la recueillir car ils vont enfin pouvoir se désaltérer après des jours de marche dans le désert. Que faut-il comprendre ?
St Paul nous donne un indice dans sa première lettre aux corinthiens : « Tous ont mangé le même aliment spirituel et tous ont bu le même breuvage spirituel – ils buvaient en effet à un rocher spirituel […] et ce rocher était le Christ »8. Voilà notre clef de lecture ! Ce rocher duquel s’écoule l’eau, c’est un signe prophétique du Christ, ce Christ qui se donne en nourriture aux hommes. La composition du mur nord aura donc à voir avec l’Eucharistie.
Et en effet, si l’on regarde les quatre toiles suivantes, on se retrouve face à l’histoire des disciples d’Emmaüs !9
Deux disciples marchant vers Emmaüs (2e toile) sont rejoints par le Christ, ressuscité le jour même. Mais les deux n’en savent rien, aucun ne le reconnait. Ils font part à leur mystérieux accompagnateur de leur incompréhension : ce Messie qu’ils attendaient tant n’a point sauvé Israël mais s’est laissé mourir sur une croix, sans compter que son corps semble s’être volatilisé du tombeau dans lequel il a été déposé ! Leur compagnon tente bien de leur expliquer le sens des écritures, mais rien y fait, les regards restent perplexes.
Ils arrivent à l’hôtellerie (3e toile). Alors le troisième homme fait mine de s’en aller mais les deux disciples le retiennent : « reste ici avec nous, il se fait tard ! »
Puis lorsqu’ils sont attablés (4e toile), cet homme qui s’était joint à eux prend du pain, le bénit – remarquez la lampe à huile qui représente habilement l’Esprit Saint descendant sur le pain- le rompt et le leur donne. Les deux autres sont entrain de comprendre : regardez l’expression du disciple de gauche avec une main devant la bouche et l’autre sur la table ; n’a-t-il pas déjà vu ça quelque part ?
« Alors leurs yeux s’ouvrent10 » et le Christ ainsi reconnu disparait aussitôt (5e toile). La scène est dramatique : on sent la tension dans les mouvements des deux disciples, la servante de droite semble quant à elle bouleversée par ce qu’elle a vu. Les influences romantiques de Borel sont ici clairement visibles. Au sommet de la composition, la petite lampe à huile brille toujours et semble déjà annoncer la venue de l’Esprit Saint quelques semaines plus tard, une fois le Christ remonté pour de bon vers le Père.
En résumé, nous avons deux scènes bibliques en rapport avec l’Eucharistie. Un autre thème apparait sur ce mur nord, celui de la marche : marche dans le désert pour le peuple hébreu, marche vers Emmaüs pour les disciples. Regardez également les médaillons au-dessus des fenêtres où sont représentés des petits anges pèlerins munis de leur bourdon.
Ainsi, tout au long de cette marche vers le Christ qu’est la vie, l’Eucharistie constitue la source de nourriture, le viatique, qui donne la force d’avancer sur cette route.
Tout le monde le sait, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Le chemin vers le Christ est tortueux, les ornières y sont nombreuses et parfois profondes, comme nous allons le constater en nous intéressant au mur sud.
Retournons dans la première travée de la nef. Faisant face à Moïse frappant le rocher, une autre scène de l’ancien testament : Le jeune Tobie guérissant son père de la cécité11. L’enfant est de retour après un long voyage lors duquel il était accompagné par l’archange Raphaël. Celui-ci lui a conseillé de capturer un poisson et d’en recueillir le fiel pour l’appliquer sur les yeux de son père. Le jeune Tobie s’exécute et rend la vue au vieil homme. On s’en doute, cette guérison sous l’inspiration de l’archange préfigure les guérisons miraculeuses de Jésus dans le nouveau testament. Nous sommes de nouveau face à une image prophétique du Christ.
Comme on pouvait s’y attendre, ce sont bien les guérisons évangéliques qui constituent le thème des quatre toiles suivantes. Le Christ est d’abord représenté guérissant un lépreux12. A gauche du tableau, c’est la stupeur ! Que fait cet homme ?! Il est fou ! Pourquoi s’approche-t-il d’un malade si contagieux ? A droite, le lépreux est tombé en supplications devant Jésus qui, pris de pitié, le guérit en lui imposant les mains. C’est sa prière qui l’a sauvé : c’est parce qu’il a eu foi dans le Christ, qu’il est tombé à genoux devant lui et qu’il l’a prié que ce dernier est venu à son secours.
Le message est le même dans les trois dernières toile13 : ces guérisons évangéliques rappellent que le Christ est toujours prêt à venir en aide dans le quotidien de la vie, face aux épreuves, pourvu qu’on garde foi et espérance en lui et qu’on le sollicite par la prière. Faisant face aux anges pèlerins du mur nord, ce sont maintenant des anges gardiens qui nous regardent.
Reprenons : Nous avons donc l’Eucharistie comme viatique le long de ce chemin vers le Christ qu’est la vie. C’est un chemin sinueux, les ornières sont inévitables : L’âme doit sans cesse lutter contre le mal. La prière se pose alors en auxiliaire de cette lutte quotidienne.
Le Christ n’est pas notre seul accompagnateur sur ce chemin : Il y a aussi d’autres hommes qui l’ont foulé avant nous, des « héros sur la route » toujours prodigues de précieux conseils. Ces exemples à suivre, ce sont les saints. Ils sont l’objet de la décoration du transept.
Dirigeons-nous vers le bras nord. Dans la niche surmontant l’autel, une statue représente un personnage portant une étoile sur son front. C’est le signe distinctif de Saint Dominique. Cet astre qui brille dans les ténèbres rappelle la vocation de ce saint et de l’ordre des frères prêcheurs qu’il a créé : répandre la lumière de la foi parmi les hommes14. L’éducation et l’enseignement sont aussi au cœur de leur mission, ce que nous signale probablement le livre qu’il tient en main.
Non loin de St Dominique, St Thomas d’Aquin trouve tout naturellement sa place parmi les personnages peints dans cette chapelle, à travers la scène du miracle des Saintes Espèces. On le voit posant sur un autel son manuscrit des espèces sacramentelles. Alors le crucifix s’abaisse et St Thomas d’Aquin entend ces paroles : « Bene scripsisti de me, Thoma » («Thomas : ce que vous avez écrit sur moi est la vérité même »).
De nombreux autres saints dominicains sont visibles sur ces murs. Tous sont d’ardents prédicateurs où d’éminents penseurs, certains sont même morts en martyrs15. St Vincent Ferrier et St Hyacinthe de Pologne encadrent respectivement à gauche et à droite le miracle des Saintes Espèces. St Pierre de Vérone (Martyr) se tient au-dessus de la petite porte. Face à lui, sur le mur sud, on peine à apercevoir St Thomas d’Aquin lisant l’office du Saint Sacrement à Saint Bonaventure (exception sur ces murs, puisque franciscain). Sainte Catherine d’Alexandrie dont la représentation les surmonte n’est pas dominicaine non plus, mais protectrice de l’ordre.
Nous arrivons dans le bras sud du transept, sous le regard bienveillant de la Vierge à l’Enfant dont la statue fait pendant à St Dominique. C’est elle aussi qui trône sur la fresque du mur de gauche. Elle remet un chapelet à un saint agenouillé devant elle et institue par cet acte la prière du Rosaire. Quant au saint en question, ce n’est autre que St Dominique ! Ce n’est pas une étoile qui l’annonce ici mais l’étendard de l’ordre des prêcheurs brandit par l’archange Michel en armure. Sainte Catherine de Sienne et le Pape St Pie V encadrent la composition. Au-dessus de la fenêtre, deux anges armés croisant le fer nous rappellent que la prière du Rosaire est elle aussi une arme de défense dans les épreuves de la vie.
Notre visite touche bientôt à sa fin. Alors il est temps de se tourner vers le chœur, car notre parcours dans cette église, à l’image de la vie, s’achemine lui aussi vers celui qui est le centre vital de toute chose, le Christ, représenté au sommet du ciborium sous les traits de l’Enfant Jésus docteur. Placé au centre de la chapelle, à dix mètres de hauteur, il est entouré de sa « garde personnelle » de neufs chérubins peints sur la plate-bande de l’arc au-dessus du ciborium.
Avant de sortir…
Attardons-nous encore quelques minutes sur le tapis de chœur. Réalisé d’après les dessins de Razuret, il figure en son centre le blason des dominicains (d’argent mantelé de sable). On y retrouve l’étoile ainsi que les attributs traditionnels de l’ordre : Un chien (symbole du prédicateur) apporte la vérité (la torche enflammée) au monde (l’orbe). Le lys de la pureté et la palme du martyr surmontent l’ensemble tandis que derrière le blason figurent la croix fleurdelisée des dominicains et le Rosaire. La couronne de comte rappelle l’ascendance noble de St Dominique. Les blasons des quatre collèges dominicains de France au XIXe siècle marquent les angles du tapis :
- L’Ecole Albert le Grand à Arcueil (croix de gueules avec la palme rappelant le Martyre des 13 religieux et laïcs du collège en 187116)
- L’Ecole de Sorèze dans le Tarn (croix du Languedoc)
- L’Ecole St Elme à Arcachon (le phare)
- L’Ecole St Thomas d’Aquin à Oullins (d’azur au soleil d’or).
En quittant la chapelle on ne manquera pas de remarquer l’orgue RUCHE de 194017, mais aussi les petites tâches plus claires sur le décor de la voûte un peu à gauche de l’instrument. Ce sont probablement des essais de nettoyage. En effet, l’école a obtenu que l’ensemble de l’édifice soit inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en 2010 et un projet de restauration est en cours d’étude. Ces tâches nous laissent imaginer l’éclat originel du décor que l’on pourra de nouveau admirer dans quelques années, espérons-le !
Amaury LEFEVERE
Chapelle du collège Saint Thomas d’Aquin à Oullins
Présentation dans le cadre des journées du patrimoine
Septembre 2012
Notes
- Le château en question correspond aujourd’hui au bâtiment Soufflot dont les parties les plus anciennes remontent vraisemblablement au XVIe siècle. Résidence d’été des archevêques de Lyon, il passe de mains en mains à partir de la révolution française avant d’être acquis en 1835 par les quatre abbés fondateurs de l’école (DAUPHIN, CHAINE, LASSALLE et MAGAT). Ils déménagent ainsi du château du Perron qu’ils occupaient depuis 1833.
Les dauphins nord et sud ainsi que la première chapelle sont un agrandissement des locaux trop exigus pour accueillir les services d’un internat (Jean-Marie POLLET arch.)
L’école est acquise par le père LACORDAIRE en 1852. Il fonde à cette occasion le Tiers Ordre enseignant de St Dominique (dominicains-enseignants). Au moment de la reconstruction de la chapelle, le priorat est exercé par le père CAPTIER. - Ayant perdu son père à l’âge de dix ans, Paul BOREL s’est beaucoup attaché à l’école St Thomas d’Aquin qui est devenu sa « deuxième famille ». Plusieurs dominicains du collège sont ses anciens camarades de classe.
- En 1860, un important héritage familial le met à l’abri du besoin, si bien qu’il refusera le plus souvent toute rétribution pour son travail.
- On précisera cependant que BOSSAN a connu une période néo-romane / néo-gothique pendant la première partie de sa vie, jusqu’à sa conversion par le curé d’Ars en 1852. En témoigne l’église St George de Lyon, qu’il édifie vers 1844.
- St Jean est le protecteur de l’école (à confirmer).
- Dans son livre Paul Borel, peintre et graveur lyonnais, Felix THIOLLIER cite le peintre : « ma position d’artiste est une position sacerdotale ».
- Cf. Exode XVII, 5-6.
- Cf. I Corinthiens X, 3-4.
- Cf. Luc, XXIV, 13-32.
- L’inscription figurant dans la plate-bande au-dessus des toiles du mur nord reprend l’évangile de St Luc :
« Mane nobiscum, quoniam advesperacit, et inclanata est jam dies. Et intravit cum illis. Et factum est, dum recumberet cum eis, accepit panem, et benedixit, ac fregit, et porrigebat illis. Et aperti sunt oculi eorum. »
« Demeurez avec nous, car il se fait tard et déjà le jour est sur son déclin. Et il entra avec eux. Or, il arriva, pendant qu’il était à table avec eux, qu’il prit du pain, le bénit, le rompit, et il le leur présentait. Alors leurs yeux s’ouvrirent. » - Cf. Tobie, XI, 11
- Cf. Matthieu, VIII, 1-4 / Marc, I, 40-45 / Luc, V, 12-13
- La troisième toile représente la guérison du possédé (Matthieu, XVII, 14-21 / Marc, IX, 14-29 / Luc, IX, 37-42). Sur la quatrième toile : La guérison du fils de la veuve de Naïm (Luc, XII, 11-17). La guérison des aveugles de Jéricho occupe la cinquième toile (Matthieu, XX, 29-34 / Marc, X, 46-53 / Luc, XVIII, 35-43). Sur la plate-bande est cité un passage de la Suprême prière de Jésus pour les siens (Jean, XVII, 23-24) :
« Ego in eis, et tu in me : ut sint consummati in unum : et cognoscat mundus quia tu me misisti, et dilexisti eos, sicut et me dilexisti. Pater, quos dedisti mihi, volo ut ubi sum ego, et illi sint mecum : ut videant claritatem meam, quam dedisti mihi. »
« Je suis en eux et vous en moi, afin qu’ils soient consommés dans l’unité et que le monde connaisse que c’est vous qui m’avez envoyé, et que vous les avez aimé comme vous m’avez aimé. Mon Père, je veux que là où je suis, ceux que vous m’avez donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient la gloire que vous m’avez donnée. » - Son hagiographe Jourdain de Saxe raconte à ce sujet : « Une vision le montra à sa mère portant la lune sur le front ; ce qui signifiait évidemment qu’il serait un jour donné comme lumière des nations, pour illuminer ceux qui sont assis dans les ténèbres à l’ombre de la mort » (J. de Saxe, Libellus de principiis Ordinis Praedicatorum)
- Quelques précisions à leur sujet : – St Vincent Ferrier, O.P. (1350-1419) est un prêcheur infatigable qui a voyagé dans toute l’Europe : Espagne, Italie, France, Suisse, Angleterre, Ecosse, Irlande…
Apôtre du jugement dernier, c’est en référence à ses prédications sur la fin des temps que BOREL l’a représenté muni d’une paire d’ailes, portant une tête de mort et une trompette.
– St Hyacinthe de Pologne, O.P. (1185-1257) est un docteur en théologie qui porta la doctrine dominicaine en Pologne et évangélisa plusieurs pays nordiques (Suède, Norvège…). La peinture de BOREL le représente marchant sur l’eau du fleuve Dniepr portant les vases sacrés et une lourde statue de la Vierge pour les soustraire au vandalisme des Tartares qui attaquent son monastère.
– St Pierre de Vérone, O.P. (env. 1205-1252) fut un inquisiteur qui se distingua dans la lutte contre l’hérésie cathare. Il meurt en martyr, poignardé alors qu’il faisait route entre Côme et Milan. Son tout dernier acte fut d’écrire à terre avec les doigts les premiers mots du Credo.
– St Bonaventure (env. 1220-1274) est un éminent Théologien franciscain et Docteur de l’Eglise. La tradition raconte qu’il fut chargé par le pape de composer l’office du Saint Sacrement avec St Thomas d’Aquin et n’hésita pas à reconnaitre la supériorité du travail de ce dernier.
– Ste Catherine d’Alexandrie (IVe siècle) est morte en martyre vers 307. La roue munie de crocs de fer, instrument de son supplice, est représentée à ses pieds. Douée d’une grande intelligence, on raconte qu’elle a réussi à convertir cinquante savants païens au cours d’un débat philosophique organisé pour la mettre à l’épreuve. Patronne des disciplines d’intellect, elle est la protectrice de l’ordre des dominicains.
– Ste Catherine de Sienne, O.P. (1347-1380) fut proclamée Docteur de l’Eglise pour l’importance de ses écrits dans la pensée théologique. Elle joua un rôle important dans la médiation pour mettre fin au grand Schisme d’occident.
– St Pie V, O.P. (1504-1572) est élu pape en 1566. Sa dévotion au Rosaire lui aurait valu la victoire des vénitiens contre les turcs lors de la bataille navale de Lépante (1571). - Le 21 mai 1871, les troupes versaillaises entrent dans Paris pour mettre un terme à l’insurrection des « communards » qui sévit depuis plus de deux mois. C’est le début de la « semaine sanglante » lors de laquelle les deux camps se livrent à de nombreux massacres. En réponse à l’attaque versaillaise, les communards exécutent 47 otages, principalement des religieux, entre le 24 et le 26 mai. Parmi eux se trouve l’archevêque de Paris George Darboy qui tombe le 24. Le jour suivant, les cinq pères dominicains et les huit laïcs du collège d’Arcueil sont à leur tour abattus à la barrière d’Italie :
– Les pères CAPTIER (fondateur et supérieur du collège), DELHORME, COTRAULT, BOURARD et CHATAGNERET
– MM. CHEMINAL, VOLAND, CATHALA, MARCE, GROS, DINTROZ, GAUQUELIN et PETIT - L’instrument actuel succède à un premier orgue installé en 1891 par le facteur MERKLIN.
Ouvrages et travaux de synthèse
– BLANC, Philippe, l’école Saint Thomas d’Aquin-Veritas à Oullins, 1833/36-1986, 1986.
– De GOURNAY, Lionel, étude préalable pour la restauration de la chapelle.
– JAUD, Léon (abbé), Vie des saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.
– TRANCHARD, Georges, Chapelle du Lycée Saint Thomas d’Aquin.
Références Internet utiles
A propos de l’église St George de Lyon
Au sujet du rocher dans la bible